Côte d’Ivoire : 20 ans d’atteintes à l’environnement en caricatures
©etresensibleasonenvironnement
Le patrimoine naturel ivoirien a essuyé les plâtres de 20 ans de crises successives. Consubstantiellement à une gestion légère et dans un contexte d’instabilité politique, les symboles de la Côte d’Ivoire verdoyante ont été mis à plat ventre de façon remarquable. Retour en caricatures et à l’ivoirienne, sur quelques faits marquants de l’actualité environnementale au pays de l’éléphant.
Le Zoo d’Abidjan, siège de scandales
C’est la dernière en date. Il y a quatre mois, le plus célèbre parc animalier de Côte d’Ivoire fermait ses portes aux visiteurs. Le Zoo d’Abidjan, renaissant de ses cendres après près de deux décennies noires, a dû de nouveau fermer suite à un enchainement de scandales incoercibles, mettant à nu les conditions de vie peu honorables des principaux locataires. En effet, après des accusations de maltraitance animale démenties par les autorités, une hyène décide de prendre son destin en main le 8 Septembre 2020 en s’échappant du zoo, enflammant ainsi la toile ivoirienne, indignée par l’allure fébrile du félin et agacée par cette énième actualité du même acabit.

Probo Koala, l’une des plus grandes catastrophes écologiques
Cette affaire, qui date de 2006, n’a pas fini de faire couler de l’encre, surtout quand il s’agit de 17 morts officiels et d’une centaine de milliers d’empoisonnements suite au déversement clandestin de plus de 300 tonnes de déchets pétroliers aux larges d’Abidjan. Le scandale de Probo Koala, de Trafigura ou encore des déchets toxiques a suscité de vives tensions durant quelques années avant d’être noyé.

A Grand-Lahou, il faut vite une pancarte
La ville historique et côtière de Grand-Lahou est aujourd’hui littéralement sous les eaux. Il faut vite ériger des pancartes géantes, pour au moins garder des souvenirs de cette localité qui a fait les frais du réchauffement climatique devant le regard médusé des riverains.

Insalubrité croissante : à qui la faute ?
Dans les rues de la capitale Abidjanaise, les déchets surtout plastiques (interdits depuis 2014) continuent de trainailler et s’accumuler là où le vent ne peut plus assurer le transport. Si l’Etat ne fait que sensibiliser aux comportements écocitoyens les plus basiques comme le fait de jeter ses ordures dans une poubelle et organiser ponctuellement des opérations Grand Ménage, les populations quant à elles, n’aident visiblement en rien. Elles continuent de se débarrasser à la hâte de leurs déchets, dans les rues et dans la plus grande insouciance.

Parce qu’une image communique mieux qu’un long texte, les caricatures sont de plus en plus usitées pour peindre des réalités sociales de tout ordre. Cette forme de communication qui est la forme par excellence de l’exagération, est ici utilisée dans l’unique but de peindre les points saillants des 20 ans de coup de fusils qui n’ont pas fait que troubler la quiétude de populations humaines en Côte d’Ivoire. Ces deux dernières décennies ont aussi embrouillé les institutions de gestion du patrimoine naturel, si bien que les scandales n’ont fait que s’égrener, entre déchets toxiques déversés aux larges d’Abidjan, réduction drastique du couvert végétal, mauvais traitement des animaux au zoo d’Abidjan et insalubrité grandissante. Toutefois, ces faits dégradants ont eu le mérite d’attirer l’attention de l’opinion publique, éveillant ainsi une masse critique qui oblige l’Etat à embrasser une meilleure gestion de la biodiversité en Côte d’Ivoire.
Yves-Landry Kouamé
Ces caricatures ont été réalisées par Jean Tapé, jeune dessinateur ivoirien, pour ce blog.
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